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Return to Equinoxes, Issue 12: Printemps/Été 2009
Article ©2009, Hanan Elsayed

HANAN ELSAYED, Rutgers University

sacré et fiction: la naissance de l'islam en roman

            Où se trouve Médine? Quelle est sa signification? Que pourrait suggérer l’éloignement de Médine? Tant d’interrogations suscitées par le roman Loin de Médine d’Assia Djebar, publié en 1991. 1 Celui-ci transporte le lecteur éloquemment vers un espace et une ère lointains, l’Arabie au 7e siècle, c’est-à-dire au début de l’ère islamique. Il n’est nulle question ici de Maghreb ni de colonisation, ni d’indépendance, ni de langue française ou de problèmes « postcoloniaux »—repères courants dans le roman maghrébin. Il s’agit d’une représentation littéraire de quelques événements datant de la fin de l’histoire sacrée de l’islam et des deux années du premier califat. Toutefois les questions soulevées dans ce roman demeurent toujours pertinentes et actuelles tant dans le Maghreb que dans le reste du monde musulman et non musulman.

            D’abord, Qu’est-ce que l’histoire sacrée de l’Islam. C’est la période de la révélation coranique de 610 à 632 de l’ère chrétienne. La parole divine transmise par l’Ange Gabriel au Prophète Mohammed constitue la révélation coranique. Celle-ci en tant que manifestation divine est à la source du sacré. Le caractère sacré de la parole divine imprègne le temps dans lequel la révélation se déroule. Ainsi le temps de la révélation devient-il sacré. Dieu intervient dans l’histoire à travers sa parole pendant une période de vingt-deux ans, d’où la désignation «histoire sacrée» de l’Islam. De même, les lieux de la révélation sont imprégnés de sacré puisque la parole divine vient comme réponse ou solution à des circonstances particulières dans un lieu spécifique. C’est pour cela que l’on parle d’asbab al-nuzul (les causes/circonstances de la révélation).2 Selon l’islamologue Hassan Hanafi, c’est le lieu même qui dicte le type de révélation, à savoir son contenu et sa forme. 3 Le Coran est en fait divisé en sourates (chapitres) mecquoises ou médinoises ; les sourates révélées à la Mecque se distinguent de celles révélées à Médine. Les sourates mecquoises sont courtes, persuasives, imaginatives, eschatologiques alors que les sourates médinoises sont plus réglementaires, rationnelles, dialectiques, sociopolitiques et prolixes. 4 Les révélations préislamiques sont elles-mêmes associées à certains lieux, d’où les propriétés de chacune. 

            Vu l’élément du sacré imprégnant et le temps et les lieux de la révélation, une représentation littéraire de certains événements remontant à cette époque n’est pas sans difficultés d’autant plus que le sacré touche particulièrement les âmes. Outre, la tendance de plus ou moins dissocier révélation divine et fiction, la représentation de l’histoire sacrée relève d’ordinaire du domaine des historiens, des spécialistes.  Notons également que le corpus de l’historiographie islamique est vaste au point de décourager toute tentative de recherche – il s‘agit bien de centaines de milliers de volumes rédigés surtout durant ce qu’on appelle l’époque «classique» de la civilisation islamique—milieu du 9e au 14e siècles environ.5 N’ignorons pas non plus les quelques livres (ou même dessins animés) fort controversés qui abordent des éléments de l’histoire sacrée de l’Islam de manière provocatrice sinon dérisoire, suscitant des réactions emportées et violentes. 


            Dans Loin de Médine Djebar s’inspire et s’appuie sur des sources historiques majeures remontant aux 2e et 3e siècles de l’Islam (8e-9e de l’ère chrétienne); néanmoins, Djebar souligne l’importance de l’imagination dans l’Avant-propos. Le rôle de l’imagination, selon Djebar, est de combler les « béances de la mémoire collective ». L’imagination sert à compléter et à retoucher les matériaux historiques pour accorder à la femme la place imposante qu’elle occupe dans ce roman. Djebar est critique des historiens au sujet de la femme puisqu’ils tendent, selon elle, à « occulter toute présence féminine » (Avant-propos). 6 Son projet vise à restituer la femme dans l’histoire en présentant des figures féminines musulmanes et non musulmanes braves et remarquables. Elle insère des voix féminines s’exprimant sans réserve; elle imagine ce qu’aurait pensé ou fait telle ou telle femme; elle spécule sur les désirs, la vie intime du personnage féminin; elle décrit son physique en méditant sur sa beauté, ses charmes: « Et moi, ce qui m’intéresse, c’est de les décrire physiquement, avec leurs longs cheveux, un certain maintien: on les voit moralement et physiquement. On voit leur corps [...] ».7 Ces éléments suscités et nourris par l’imagination, et n’ayant d’ordinaire pas de place dans un texte historique, nous présentent des images autres que celles qui peuvent émaner des sources.

            Or quelle est la nature des sources historiques sur l’histoire sacrée et dont s’inspire Djebar? La Sîra d’Ibn Hisham, les Tabaqât d’Ibn Saad et l’Histoire universelle de Tabari font autorité depuis leur rédaction aux 2e et 3e siècle de l’islam (8e -9e de l’ère chrétienne). Ces ouvrages majeurs comprenant des douzaines de volumes offrent une variété de versions transmises d’un même événement et citent fidèlement des textes antérieurs. Si l’on s’en tient à Tabari, par exemple (historien illustre du 9e siècle), il tend à présenter plusieurs versions d’un même événement dans son ouvrage. Cette caractéristique nous renvoie à la conception de l’historien à l’époque: celui-ci se voulait principalement transmetteur; ce qui explique le fait que les citations étaient abondantes et fidèlement reproduites. La plupart des recherches affirment que le mode de compilation plutôt que le mode de composition dominait l’historiographie islamique première (jusqu’au 9e siècle).8 Retenons que le retrait de l’historien se traduisait également dans le style de l’écriture qui était généralement simple et clair, au ton neutre; seule la préface épousait un style raffiné. 9

            Ces deux éléments importants —variété et contradiction—sont exploités par Djebar dans Loin de Médine. La fiction accentue la discordance des sources, ce qui  permet d’interroger et de mettre en doute quelques témoignages rapportés, d’imaginer d’autres versions et de réaliser une mise en espace de la femme, la rendant plus présente. L’usage du conditionnel passé, les spéculations et l’abondance des adverbes exprimant l’incertitude (« peut-être », « probablement », etc.) servent à semer le doute dans les récits rapportés et à envisager autre chose. Ainsi la fiction offre-t-elle un supplément aux matériaux historiques dont elle s’informe, et qu’elle ne cesse d’interroger. Le présent historique nous fait revivre au présent ce passé lointain où la femme domine dorénavant le récit. Bref, Djebar dépeint un portrait de « femmes en mouvement » et pleines de vie. La vie humaine n’est-elle pas sacrée? 

            Nombreux sont les passages où Djebar reproche à la source de ne pas avoir fourni plus de détails, plus d’informations sur la femme. En effet, le roman se focalise sur quelques événements souvent brièvement décrits ou à peine mentionnés dans les sources. Djebar les grossit en élaborant et se concentrant sur le personnage féminin qui désormais mène la scène plutôt que de la subir en marge. La fiction permet au personnage féminin de s’emparer de l’espace textuel, et par conséquent de devenir visible et palpable. L’espace textuel semble équivaloir à la présence, voire à l’existence même. Ayant vécu à une époque et dans des lieux reconnus comme sacrés, ces femmes (presque oubliées) retrouvent vie dans un espace qui n’a rien de sacré. Est-ce cela qui dérange l’âme conservatrice qui voit une scission totale entre fiction et sacré?

            Rappelons que la transition du paganisme à l’Islam fut tumultueuse en Arabie surtout à la suite de la mort du Prophète. Voulant se soustraire aux impôts et vivre en liberté totale, plusieurs apostats surgirent du vivant même de Mohamed. Un bon nombre d’hommes et de femmes se prétendirent prophètes et cherchèrent à étendre leur pouvoir. Tel fut le cas d’Aswad du Yémen, chef de tribu devenu rebelle. Après avoir vaincu Schehr et ses hommes, il épouse sa veuve –la reine yéménite. Celle-ci, sans nom ni description physique et presque soumise dans le texte historique, devient l’héroïne du chapitre « La reine yéménite ». Déterminée à éliminer ce faux prophète, la reine présente le plan du complot aux conjurés et leur ordonne de suivre ses étapes:

 Je ferai [...] que Aswad couche cette nuit dans tel appartement du palais, dont le mur de derrière donne sur la rue. Lorsque le premier tiers de la nuit sera passé et que Aswad sera endormi, percez ce mur! Je me tiendrai à son lit, je renverrai tout le monde et je resterai seule. Je n’éteindrai pas la lumière. Vous entrerez alors, vous le tuerez et ferez tout ce que vous comptez faire. (22)

            Le récit historique préfère, selon Djebar, insister sur le fait qu’Aswad fut maudit par le Prophète qui prédit sa mort prochaine, et sur son ivresse en cette nuit décisive. Telle approche sert sans doute à souligner le poids de la malédiction et à amenuiser le rôle de la reine/épouse, surtout à éviter toute idée de tentation féminine. Djebar questionne la présentation discrète et réservée dans la source, qui signale que la reine s’est soumise à Aswad par crainte: « La Yéménite est-elle victime soumise ou fausse proie consentante? » (20). Rappelons qu’il est interdit à la femme musulmane de se marier avec un non musulman. La fiction présente la reine comme la «créatrice du scénario meurtrier» et préfère quant à elle insister sur le côté intime de la reine: « Est-ce dans l’amour, les caresses et l’émoi du plaisir partagé—partagé pour la dernière fois—que la femme se fait tentatrice? ‘Je ne partagerai ta couche que dans cette chambre-ci !’ a-t-elle dû murmurer laissant croire à un caprice » (23). Ainsi la reine yéménite, avec ses atouts, parait-elle en contrôle de la situation. Sa ruse et ses charmes conduiront au succès du complot: le païen est éliminé.

            En présentant la reine comme héroïne et «  créatrice du scénario meurtrier », Djebar subvertit le récit historique et affirme l’importance du personnage féminin dans le cours de l’histoire. Si les deux récits—fictionnel et historique—ne diffèrent pas trop dans la présentation globale de l’affaire et se distinguent plutôt dans les détails, soulignons néanmoins que le roman s’éloigne de l’air fataliste marquant le récit historique. Alors que celui-ci recourt à des explications d’ordre théologique (malédiction, vision) en ce qui concerne la mort du rebelle, la fiction tient à affirmer la responsabilité de la reine dans le déroulement des événements.

            A un autre personnage féminin imposant, au nom de Sadja, est consacré le chapitre intitulé « La prophétesse ». Djebar souligne qu’il n’y a pas de description physique de Sadjah, poétesse d’origine chrétienne, se déclarant prophétesse et voulant fonder une religion nouvelle. Toutefois le poète Mosaïlima, dissident avec lequel Sadjah va brièvement se lier, est décrit comme « jeune » et « séduisant ». Sadjah quitte la Mésopotamie pour le Hedjaz et va vers Mosaïlima, qui prétend comme elle être prophète: «Mohammed mort, elle marche vers celui qui s’est voulu son rival, son égal, Mosaïlima. Elle veut voir face à elle cet homme qui lui serait semblable» (46). Djebar subvertit le récit de Tabari en renversant la conception traditionnelle du couple où la femme est objet de désir ; c’est Sadjah qui désire Mosaïlima:

Sadjah et Mosaïlima, mariés selon leur religion neuve et différente, s’épousent pendant trois jours. Font l’amour. Lui dont on est sûr qu’il est un homme jeune et séduisant; elle, pleine de désirs et qui s’en repaît... Compte tenu des frustrations que l’on a pu lui prêter vraisemblablement, c’est elle, au contraire du récit de Tabari pudibond, qui dut sentir ses désirs allumés, et Mosaïlima, pourquoi pas, subjugué comme les autres hommes par sa verve poétique, a pu concevoir de l’amour. (47)

Nous avons ici un tableau où l’imagination prend la relève des sources. La spéculation fait découvrir au lecteur un aspect intime inexistant dans les sources. Le langage coquet, dirais-je, s’éloigne du ton neutre et sérieux marquant le récit historique. Djebar prend ses libertés: «pourquoi pas» lit-on. Elle subvertit la source forme et fond. Du moment qu’il s’agit de roman, de fiction, pourquoi restreindre ses élans créateurs et pourquoi faire comme faisait Tabari, écrire avec pudeur dans un langage austère? Le roman clairement suggère que tout ce qui touche aux passions, aux désirs, à l’amour dicte le silence à l’historien. Signalons ici que l’historien de l’époque, comme fut le cas de Tabari, était souvent juriste en matières religieuses et commentateur du Coran. L’historiographie qui d’ailleurs s’inspirait et suivait le modèle du hadith faisait partie des sciences religieuses. 10

            L’esprit de résistance est un autre aspect de la femme que Djebar tient à mettre en   relief.  Illustrant peut-être le mieux cette aptitude est Fatima, la « fille adorée » du Prophète. Celle-ci s’est rebellée à la suite de la mort de son père contre ce qu’elle a vu comme décision injuste contre elle. Dépossédée par le nouveau pouvoir, Fatima ne cessera de contester la déshérence qui lui est imposée. Elle dit NON aux autorités nouvelles quand elles lui refusent son droit d’héritière, droit instauré par son père pourtant. Or les successeurs justifient leur décision en s’appuyant sur un hadith (dit) du Prophète: « Nous, les Prophètes, nous ne donnons pas en héritage ce qui est laissé derrière nous, car ceci est un don! » (83). Toutefois, Fatima s’oppose à une interprétation littérale du hadith tout en concédant que « la prophétie ne s’hérite pas ». Fatima ne revendique pas la prophétie mais des possessions matérielles qui appartenaient à son père. Amère à cause de la dépossession qu’elle subit, elle mourra de chagrin six mois plus tard, à l’âge de vingt-huit ans--mort qu’elle accueillera avec impatience pour rejoindre son père.

            Le chapitre sur Fatima « Celle qui dit non à Médine » soulève une question forte importante--celle de l’interprétation littérale d’un texte sacré, que ce soit un hadith du Prophète ou un extrait coranique. 11 Djebar, à l’instar d’un grand nombre d’intellectuels musulmans, pense que le texte sacré ne devrait pas être interprété littéralement. Selon l’islamologue Abu Zaid, par exemple, le Coran, étant le produit de son époque, doit être lu métaphoriquement et selon le contexte: “Modern methods of scholarship can help us know how to apply the Qur’an in useful and meaningful ways to our-ever changing world.”12 Pourtant, les conservateurs soutiennent que le Coran ne doit pas être traité comme n’importe quel texte et qu’il détient un sens suprême et éternel qui est littéral. Ceci évidemment met en danger le texte même puisque chaque parti veut imposer sa propre interprétation. Le camp opposé à ce genre d’interprétation souligne la malléabilité du texte coranique: “God’s Word becomes twisted when we freeze it in a specific time and space.” 13 En effet, la question de l’interprétation du texte sacré demeure épineuse et controversée. En abordant ce sujet, Djebar lie le présent au passé et montre à quel point l’interprétation du texte sacré est cruciale. 

            En grossissant l’épisode de la déshérence de Fatima, Djebar aborde un autre sujet qui aujourd’hui est pertinent --celui des droits de la femme dans une société dite musulmane, censée appliquer les règles prescrites. Djebar trace le décalage entre le droit d’héritage et son acquisition en prêtant à Fatima ces mots-ci:

La révolution de l’Islam, pour les filles, pour les femmes, a été d’abord de les faire hériter, de leur donner la part qui leur revient de leur père ! Cela a été instauré pour la première fois dans l’histoire des Arabes par l’intermédiaire de Mohammed ! Or, Mohammed est-il à peine mort, que vous osez déshériter d’abord sa propre fille, la seule fille vivante du Prophète lui-même ! (79)

A travers la fiction, Djebar montre à quel point la réalité trahit les prescriptions sacrées, même dans les lieux sacrés de l’Islam, à savoir Médine. Encore est-il clair dans le roman qu’il ne s’agit nullement d’un cas particulier ou exceptionnel, que c’est plutôt le premier d’une longue série qui continue jusqu’à nos jours: « Fatima, la dépouillée de ses droits, la première en tête de toute une interminable procession de filles dont la déshérence [est] souvent appliquée par les frères, les oncles, les fils eux-mêmes » (79). Bref, un droit provenant de Dieu est forcément sacré, pourtant sa sacralité ne garantit nullement son applicabilité.

            Sans doute la fiction réussit-elle à interroger les sources historiques, à aller au-delà de l’écriture discrète, réservée et à révéler un monde d’intériorité. Or Loin de Médine ne fait pas que romancer la femme, il soulève surtout des questions d’envergure qui demeurent pertinentes de nos jours telles les questions de l’interprétation du texte sacré et ses conséquences, le rôle de la femme ou l’être humain dans sa propre destinée et le sujet épineux des droits de la femme.

                                   

 

NOTES

 

  1Assia Djebar, Loin de Médine (Paris: Albin Michel, 1991).

2   Etant donné la difficulté de certains passages coraniques, Asbab al-nuzul fournit le contexte historique de telle sourate ou verset, identifiant ainsi le lieu, les personnes et les choses auxquels l’extrait coranique fait allusion; voir à ce sujet Rippin, Muslims, Their Religious Beliefs and Practices (London & New York: Routledge, 2005) 40.

3   Hanafi, “What does the Qur’an as sacred text mean? Some preliminary observations.” in Al-Kitab: la sacralité du texte dans le monde de l’Islam (Brussels: Leuven, 2004) 53.

4  Ibid.

5 En fait, l’ensemble de l’œuvre d’un seul historien médiéval peut intimider le chercheur par son ampleur.

6 Cette observation de Djebar mérite à elle seule une étude entière qu’il n’est pas possible d’inclure dans le présent essai.

7 Assia Djebar citée dans “Not So Far from Medina: Assia Djebar Charts Islam’s ‘Insupportable Feminist Revolution’” par Clarisse Zimra, World Literature Today 70:4 (1996): 823-834.

8 Voir à ce sujet Tarif Khalidi, Arabic Historical Thought in the Classical Period (Cambridge: Cambridge UP, 1994); Chase Robinson, Islamic Historiography (Cambridge: Cambridge UP, 2003).

9 Voir à ce sujet Claude Cahen, «L’Historiographie arabe: des origines au VIIe s. H. » Arabica 33 (1986): 133-198; Stephen Humphreys, Islamic History, (Princeton: Princeton UP, 1991).

10 Tel le transmetteur du hadith, l’historien devait s’appuyer sur des sources sûres et fournir un isnâd (chaîne des transmetteurs remontant au Prophète).

11 Le hadîth (désignant à la fois le singulier –un seul récit—ainsi que le collectif—l’ensemble des récits) reconnu également comme la Sunna ou tradition du Prophète constitue le deuxième texte sacré après le Coran.

12 Abu Zaid, Voice of an Exile (Westport, Ct; London: Praeger, 2004) 165.

13 Ibid. 167.

                   


 

Hanan Elsayed est actuellement doctorante en Français à l’Université Rutgers, au New Jersey. Elle se spécialise en littérature du 20ème siècle et en littérature francophone du Maghreb. 


 

BIBLIOGRAPHIE

Abu Zaid, Nasr, and Esther R. Nelson. Voice of an Exile. Westport, Ct; London: Praeger, 2004.

Cahen, Claude. «L’Historiographie arabe: des origines au VIIe s. H.» Arabica 33 (1986): 133-198.

Djebar, Assia. Loin de Médine. Paris: Albin Michel, 1991.

Hanafi, Hassan. “What does the Qur’an as sacred text mean? Some preliminary observations.” Al-Kitab: la sacralité du texte dans le monde de     l’ Islam. Brussels: Leuven, 2004.

Khalidi,Tarif. Arabic Historical Thought in the Classical Period. Cambridge: Cambridge UP, 1994.

Humphreys, Stephen. Islamic History. Princeton: Princeton UP, 1991.

Robinson, Chase. Islamic Historiography. Cambridge: Cambridge UP, 2003.

Zimra, Clarisse. “Not So Far from Medina: Assia Djebar Charts Islam’s ‘Insupportable Feminist Revolution.’” World Literature Today70:4 (1996):         823-834.